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Le défi du samedi
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28 décembre 2008

Nous ont déjà (presque) tout dit

Porte_voixPoupoune ; Brigou ; MAP ; Tilleul ; Joye ; Papistache ; Val ; Walrus ; Adi ; Teb ; Martine27 ; Joe Krapov ; Berthoise; Janeczka; Violette7 ; Kloelle

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28 décembre 2008

Consigne #41

Une consigne special Nouvel An, pour demarrer en beaute! (d'apres une idee du sieur Krapov... *clin d'oeil*)

Que chacun se présente et se situe comme il le souhaite...

On mettra en ligne une carte avec des epingles et des noms pour situer tous les participants (enfin, ceux qui le veulent!), pour vous (nous) donner une idee d'ou vous etes... certains d'entre vous sont peut-etre voisins!

Avec possibilite de mettre des photos ou avatars des participants.

Nouvelle annee, mais toujours la meme adresse:

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27 décembre 2008

Histoire pour adultes ronchons (Camille)

Elle a 25 ans. 25 ans qu'elle fête ces nouvelles années qui tournent inexorablement. Les toutes premières, évidemment, elle ne s'en souvient pas. Quoique... il y a bien cette photo d'elle, où elle a un an, un soir de réveillon, un chapeau rouge à élastique rouge qui lui cisaille la gorge. Déjà à cette époque là, ça n'avait pas l'air d'être la joie.

Et puis toutes les autres années, ça n'avait fait qu'empirer. Le nouvel an la faisait sentir seule. L'année dernière, elle s'était même couchée avant minuit. Elle entendait dans sa tête tous ces "bonne année, bonne santé et blablabla" et l'année  n'avait pas débuté dans le bonheur le plus total. Et c'était toujours comme ça. Elle s'ennuyait, pleurait, rageait, finissait par maudire le monde entier et encore plus ce présage de nouvelle année qui commençait le nez bien bas. Le plus énervant, c'est que quand elle faisait le récapitulatif de ces années, elle ne pouvait jamais dire "quelle mauvaise année, vivement qu'elle se termine". Non la plupart du temps, elle avait accompli un petit chemin et ça lui suffisait. Quelques cata, par ci par là. On s'en remet.

Mais ces réveillons, quel enfer !! Non, cette année, il fallait qu'elle fasse quelque chose pour que ça change. A quoi cela servait-il de changer d'année ? Rien. Aux bonnes résolutions ? C'est une bonne blague. Elle, elle se les faisait 5 fois l'année ses bonnes résolutions. Une liste dans sa tête, hop, on passe à autre chose. Non vraiment cette année, ça allait autre chose, elle se l'était promis.

Cette année, on ne passerait pas à 2009. 2008, c'est bien comme chiffre. Et puis ça ne changera rien à la crise, ou encore au nombre effarant d'acteurs morts tragiquement. (Oui, cette fille est d'un égoïsme insurmontable). Et ce que vous ne savez pas, vous, adultes broyant du noir, parce que tous les ans, c'est le même bazar, on se résout à ça, puis ça et finalement, rien, nada, on change rien. Ce que vous ne savez pas, c'est que cette fille de 25 ans est en fait une princesse-sorcière (catégorie à part des espèces magiques et très rare en plus).

Et voilà, la jeune princesse-sorcière arrêta le temps au mercredi 31 décembre 2008 à 23h59. Ce qu'elle n'avait pas prévu, parce qu'elle inconsciente et aussi très égoïste (je l'ai déjà dit, mais quand même), c'est que tout s'arrêta autour d'elle. Les gens aussi avaient arrêté de vivre. Sur pause. Plus de bruits, plus d'odeurs, plus de sensations. Juste ses émotions à elle, qui tourneboulaient dans tous les sens... Elle qui ne voulait pas de solitude, elle se mit dans une colère noire, alors qu'elle ne voulait pas de colère, ce qui l'enragea encore plus, et elle se rendit compte qu'elle ne voulait pas non plus de rage, et alors elle se sentit très triste, de plus en triste et se dit que ça non plus, ce n'est pas sur la liste des émotions autorisées pour le nouvel an. Finalement, elle pleura et se fut le bouquet final.

Et puis il se passa quelque chose de très étrange. Elle n'avait plus personne à maudire. Elle était réellement seule. Ce n'était plus juste un sentiment de petite fille gâtée, c'était la réalité. Et pour la première fois depuis 25 ans, elle se mit à se maudire, elle. Elle toute seule et sa bêtise. Son égoïsme si superbe, qui la mettait au dessus des gens. Elle se sentit toute petite et surtout, toute ridicule, parce que si elle se souvenait lucidement, elle avait toujours passée ces fins d'années avec les gens qu'elle aimait. Et que tout ça avait disparu... Par un coup de baguette de caprice magique.

Alors la princesse-sorcière qui était égoïste, inconsciente, seule, gâtée et ridicule, mais aussi un peu débrouillarde (un peu) décida d'être encore plus égoïste et de redémarrer le temps, pour les gens qu'elle aimait, c'est à dire pour elle.

Il était 23h59. Bientôt, il fut minuit. Elle ouvrit grandes toutes ses fenêtres qui donnaient sur les quais, éteignit les lumières. Elle attendit quelques secondes. Les cris, les acclamations ne tardèrent pas à fuser. Elle s'assit dans son grand fauteuil et écouta tout ces bruits. Elle était toujours seule. Mais dehors, le monde était plein de monde. Elle n'était donc pas seule. Bientôt, son amoureux rentrerait et la vie continuerait. Demain, elle ne prendra pas tout de suite de bonnes résolutions.

Elle venait d'en prendre une bonne et cela suffisait. Les fins d'années seraient maintenant comme les autres jours, c'est à dire différents et jamais comme on les attend. Mais ce n'est toujours que la suite des choses, car en réalité le temps ne s'arrête jamais....

27 décembre 2008

23H59 (Alice)


Jamais plus jamais

Dans ses bras le temps figé

Courte éternité


27 décembre 2008

L’homme de l’ombre (Tiphaine)

Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.

C’est l’ombre que vous croisez sans y prendre garde au soleil de midi, c’est le vent de la nuit, la rosée du matin et le sifflement du train ce soir dans le lointain…

Pol Onbreuz a un autre nom, un autre métier. C’est un homme seul, divorcé, deux enfants grands déjà. Vous l’avez peut-être croisé déjà, peut-être l’avez-vous déjà appelé au cœur d’une nuit fébrile. Vous avez lu sur sa petite carte professionnelle un autre nom et il vous a suffi. Peu importe le nom, que l’enfant guérisse c’est tout ce qui comptait. Vous avez observé ses gestes, noté la douceur de son regard et remercié le ciel qu’il y ait encore des médecins de garde dans notre si beau pays. Vous avez pris l’ordonnance, serré la main tendue et ce n’est que quand les phares de sa voiture ont disparu au bout de la route que vous avez ajouté : « ils ne se font pas chier quand même, nous faire payer le tarif de nuit pour un rhume… ». Et vous êtes retourné vous coucher, rassuré.

Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.

C’est la voix qui apaise, la main posée sur le ventre noué, les pieds trempés, le dos courbé parfois aussi…

Pol Onbreuz a un autre nom, un autre âge. Vous avez lu sur sa carte qu’il était né en 46, vous en avez logiquement conclu qu’il a 52 ans. Il n’a pas 52 ans. Il n’a pas d’âge. Il a eu celui d’être enfant, celui d’aimer et celui d’enfanter, celui des illusions et des désillusions, celui de la raison plutôt que la folie. L’âge du consultant d’habitudes, l’âge de raison… C’est ce que vous croyez sans même avoir eu à le formuler. Mais un homme de l’ombre ne peut pas avoir d’âge, on croit le tenir entre ses doigts, il n’est déjà plus là.

Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.

C’est le téléphone soudain muet, la lettre retournée à son expéditeur, la plaque déboulonnée et l’écho qui ne revient pas.

Pol Onbreuz a un autre nom, un autre visage. Vous croyez vous souvenir qu’il porte des lunettes et des vêtements sombres, des cheveux bruns, peut-être quelques cheveux blancs. Quelle est la couleur de ses yeux ? Vous ne le savez pas. Il porte des lunettes, il a l’air sérieux. C’est tout ce qui vous importe.

Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.

C’est le soupir des anémones,  le doux parfum sans nom, les empreintes de l’écureuil dans la neige et la tendresse des pierres précieuses.

Pol Onbreuz a un autre nom, un ailleurs. Il n’a pas de maison, pas de village, pas de ville, pas de pays. Un ailleurs qu’il ne sait pas toujours retrouver. Des kilomètres avalés, de la musique dans une auto, la terrasse d’un café et le souvenir des pavés. Vous avez sans doute lu une adresse dans l’annuaire et vous vous en êtes contenté. Il ne s’en contente pas. Pour seul véritable bagage une photo scotchée sur un mur. Un homme qui joue du piano…

Un danseur de paso-doble dans un monde de karaoke.

Pol Onbreuz est un nom qui ne vous dit rien. C’est normal. Vous ne le connaissez pas. C’est un homme de l’ombre.

C’est une heure figée au cadran de votre horloge. 23 h 59.

Vous avez appelé, il vous a dit qu’il arrivait, il viendra. Vous pensez que peut-être il était avec des amis, lui aussi faisait le compte à rebours, lui aussi attendait la nouvelle année. Mais vous vous trompez.

Vous ne le connaissez pas.

Vos mains sont glacées, vous avez du mal à respirer et ce cœur qui s’emballe… Ce serait trop con de partir avant d’avoir connu au moins une fois le goût de la vie. Elle repasse devant vos yeux, ce cadran comme bloqué, cette minute qui vous semble durer une éternité… Mais que fait-il ce connard de médecin ?

Vous guettez chaque bruit mais vous n’entendez plus que votre cœur qui n’en fait qu’à sa tête. Un cœur peut-il avoir une tête ? Vous délirez sans doute, jamais vous ne vous êtes posé ce genre de questions idiotes…

Vous vous allongez, vous ne pouvez plus tenir debout. Vous sentez chaque détail du lit comme si vous étiez vous-même ce lit. Vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que c’est peut-être votre lit de mort. Vous avez peur.

Vous avez été prudent toute votre vie et vous commencez à douter. Une vie courte et courageuse vaut-elle plus qu’une vie longue et prudente ? Et qu’est-ce que c’est d’abord que le courage ? écoute ton cœur dit une petite voix dans votre tête folle…

Un cœur peut-il avoir une voix ? Vous délirez sans doute, jamais vous ne vous êtes posé ce genre de questions idiotes…

23H59.

L’homme de l’ombre arrive enfin.

Une nouvelle année pointe le bout de son nez. Une nouvelle année peut-elle avoir un nez ? Vous vous sentez ridicule avec vos questions stupides. Vous fermez les yeux.

L’homme de l’ombre fait les gestes qui sauvent. Vous ne le connaissez toujours pas.

Juste après son départ, vous avez presque l’intention de courir après pour lui dire que c’est un brave homme mais tout de même, vous pensez qu’il aurait pu arriver plus tôt. Vous n’avez même pas eu le temps de le remercier. Ce n’est pas si grave, après tout, c’est pour ça qu’il est payé. Et plutôt bien, même…

De toutes façons, il s’est sauvé.

N’arrête pas qui veut le vent de la nuit, la rosée du matin, le sifflement du train ce soir dans le lointain…

…et les feuilles qui se détachent tendrement de l’arbre.

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27 décembre 2008

Comme ca, comme ci - violette7

Elle pouvait toujours faire un défa avec ci.......euh un défi avec ça.......L'idée lui avait été suggérée par un défi du samedi........euh un défi de samedi........samedi 27........Ce sameda li........samedi là, ça lui i dat........a dit........Violette était en plein débordement........de tout........de tout ceça et tout celi....euh tout ceci et tout celà..........Elle s'était dit que le journaliste qu'elle connaissait bien, s'amuserait de jouer à ça et ceci......euh ça et ceci.........Là!!!!

Le journaliste, affible.......affable, avait dit oua, li........oui là! Et c'est exactement comme celi........cela que tout commenci.......commença.......
                 li, là, y'a la photo................

Au moins le Juri.......Jura était prévenu.......Il suffisait juste d'avoir une bonne raison qui fut celle ci.......celle là, largement expliquée en page 7 : le fameux réchauffement de la planète ne permettri.......pis.......permettra pas la pissige, le passage à l'an 2009 à temps!!!........Pour se remettre à l'heure , la grande et universelle horloge, retardée par le réchauffement clamitaque.......climatique , l'effet de serres, la fonte des neiges , la montée des océans , la pollution , la disparition des ours et de la banquase .......banquise et le crish.......crash des binques....... banques et la pinne de la michane........la panne de la machine à liver....... à laver de Violette.......et tout ça et tout ci........ tout ça et tout ci, la grande horloge universellle, donc, ne passerait au nouvel an qu'en rattrapant son petat .......petit mois de retird....... retard.......Suffirait donc de se ciler.......caler à 23h59 ce 31......sur 23h59 un soir de novembre........ Elle, Violette, qui rêvait d'être une qui serait deux pour tout abittre......abattre.......aurait deux fois un mois de décembre dans son année deux mille watt........deux mille huit .......clisse!!.......classe!!!

C'était sans compter sans les autres qui ne s'en laissaient pas conter.......La laberté.......liberté de chacun s'arrêti........s'arrêta li........là ou commenci.......commença celle-li, celle là des autres. Ci ne se put pi.......ça ne se put pas.......Chez les septaça.......sept ici on n'y crut pis.......pas et même dans tout le juri.......Jura........Ci suffat pis ci........ça suffit pas ça!!!!!!!

Violette mon petat....... mon petit, le monde ne tourne pis....... pas autour de toi.

Violette, ne mets pi....... pas ta michane....... machine à liver....... laver à tourner à l'heure creuse, tiraf.......tarif réduit de 0 heure 5O de la nouvelle innée.......année.......Violette, le monde tourne (oui, je sais pas ta michane.......machine) sans toi, avec une horloge qu'on dirait que jamais elle s'arrêtri.......s'arrêtera.......Tac-Tic.....TIC-TAC.......

                                    Pour vous mettre à l'heure, c'est aca....... ici

27 décembre 2008

2008 : Année encore plus longue que l’agonie d’un fumeur (Val)

Voici plusieurs semaines qu’elle l’avait annoncé. Sobrement, mais fermement. Cette année, une fois n’est pas coutume, elle avait une résolution. Lorsque le trente-et-un décembre, à minuit, le monde basculerait dans la nouvelle année, elle, elle basculerait, en une fraction de seconde, du clan des fumeurs à la secte des non-fumeurs. C’était écrit. Les jeux étaient fait.

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Elle, elle ne revenait jamais sur sa parole, c’était ainsi. Tout le monde le savait. Ce qui sortait de sa bouche était évidence. Elle l’avait dit, elle le ferait. Pas de retour en arrière possible.

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Il était vingt trois heures cinquante neuf lorsqu’elle porta frénétiquement à sa bouche la dernière cigarette de l’année, et, si vous suivez, de sa vie.

Il était vingt trois heures cinquante neuf, et elle avait affirmé qu’elle n’absorberait aucune fumée toxique en 2009. Seulement, fumer une cigarette lui prenait cinq bonnes minutes au minimum…

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Que ferait-elle ? L’éteindrait-elle quand sonneraient les douze coups de minuit ? C’était fort possible ! Rappelez-vous, elle n’avait jamais trahi l’une de ses propres promesses.

La terminerait-elle, en débordant de quelques minutes sur l’année sans tabac ? C’était peu probable. Elle ? Rompre un engagement qu’elle avait pris devant témoin ? Ne serait-ce que de quelques minutes ? Personne n’y croyait !

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Vous me croirez si vous voulez…

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Il était vingt-trois heures passées de cinquante neuf secondes, et elle fumait depuis plusieurs minutes déjà. Et pourtant, l’horloge affirmait que seules cinquante neuf secondes s’étaient écoulées depuis qu’elle avait allumé sa cigarette.

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Elle tenait toujours ses engagements. Elle avait assuré qu’elle serait non-fumeuse en 2009. Il était tellement improbable qu’elle revienne sur sa parole, qu’elle ne soit pas capable de tenir sa résolution que, contre toute attente, le monde ne bascula pas dans la nouvelle année à l’heure prévue.

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CQFD

Elle avait dit qu’elle serait non fumeuse en 2009.

Elle ne revenait jamais sur ces résolutions.

Elle fumait.

Nous étions encore en 2008.

Point !

Logique implacable !

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Depuis, plusieurs semaines se sont peut-être écoulées. Qui sait exactement depuis combien de temps nous aurions dû passer en 2009 ? Elle n’a pas arrêté de fumer. Le monde a stagné en 2008.

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Les incidences collatérales sont énormes et planétaires.

Combien d’enfants, qui étaient prévus pour janvier 2009, auront une date de naissance erronée ? L’Etat civil indiquera qu’ils sont nés (tous !) le trente et un décembre 2008 à vingt-trois heures cinquante neuf !

Combien de semaines encore le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique devra-t-il attendre la passation de pouvoir ? 

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Ses proches, pressés de trinquer à la nouvelle année, ont tout essayé. En vain.

Trop jeune sans doute, trop candide, un peu, trop confiante, aussi, elle voit le cancer des poumons, celui de la gorge, les infarctus, l’obstruction des artères et autres dangers comme des menaces très abstraites.

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Le fait de payer (cher !) pour prendre des risques graves, qui mettent sa vie en danger, à long terme, à échéance trop lointaine pour qu’elle en ait pleine conscience, ne lui fait aucun effet. L’abscons, pour elle, c’est le risque imminent, c’est la folie de celui qui paye une fortune pour un saut à l’élastique. Payer pour risquer sa vie, elle aussi, elle s’adonne à cette folie qui dépasse l’entendement avec zèle, mais d’une manière plus sournoise, et de plus longue haleine. Elle ne le réalise pas vraiment. Pas aussi nettement que lorsqu’elle les aperçoit tomber du pont…

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Les répercussions à court terme, en revanche, elle les connaît plutôt bien. Les crises de migraines répétées, les cernes, la couleur du teint, les dents qui jaunissent, les rides précoces, l’odeur de tabac froid qu’elle imagine dans son sillage, les bronchites chroniques, les semonces des proches…

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Les dégâts se consument et deviennent cendres qui s’envolent au gré du vent.

Les évidences sont mégots qu’elle écrase et jette.

Nous sommes le trente et un décembre. Il est vingt trois heures et cinquante neuf minutes. Nous devrions être en février 2009, presque…

Elle n’a pas cessé de fumer. Le temps s’est arrêté.

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Qui sauvera le monde de cette torpeur ? Qui viendra à bout de cette paralysie temporelle ? Qui mettra fin à cette immobilité absurde et dramatique ?

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Elle le sait : seule, elle ne pourra pas…

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27 décembre 2008

L’histoire bégaie (Joe Krapov)

 

Tout le monde était tombé d’accord. A commencer par le Président tournant de l’Europe qui, en 2009, aurait dû laisser sa place à son homologue Tchèque.

- C’est pas pour dire, avait-il commenté avec son langage de charretier ignorant qu’il fallait mettre un « ne » avant les « pas », mais je vois pas pourquoi je devrais laisser ma place à un Tchèque ! Voilà des gens, M’ame Chabot, que y’a vingt ans encore ils étaient pour ainsi dire sans provisions. Alors oui, si on me propose de recommencer 2008, je dis oui tout de suite. Casse-toi, 2009 ! Pauvre conglomérat de journées qui pourront qu’être pires ! ».

 

Recommencer 2008 au lieu de passer en 2009 ! Même au père Noël ça lui avait plu cette idée ! Lui était en pleine lune de miel avec le clone de Miss Mamie Fontenay-le-Comte. Contrairement à ce qu’affirmaient les médisantes de droite et de gauche, cette dame-là, c’était la perle rare. Bonne cuisinière, gentille, cultivée, pas feignante au lit, expérimentée voire experte en tout, elle ne ressemblait en rien aux clones de mijaurées dont Mister Coke l’avait gratifié jusqu’à présent en échange de son job d’emballeur-chauffeur-livreur aux couleurs de sa limonade. Pour eux deux, c’était simple. Soit on les laissait revivre 2008 en boucle, soit il rendait son tablier rouge et son pompon et il partait s’installer avec sa Dulcinée au Puy-du-Fou pour y vendre des kebabs !

 

L’oncle Camille, lui, riche de ses deux bistrots rennais et de son amour exclusif pour la reine de Bogota, son épouse Agata, s’était tenu ce raisonnement très syllogique : «  En 2008, j’ai perdu 8 kilos. En 2009 je vais en perdre 9. Puis 10 en 2010. A ce rythme-là, dans six ans il ne reste plus rien de moi ! Alors oui, quitte à revivre ma crise du mois de juillet, je préfère quand même recommencer 2008 ! ».

 

Ces trois-là étaient des bienheureux qui étaient arrivés au sommet et craignaient de redescendre. Mais ceux qui avaient touché le fond, par peur que tout ne devînt pire, étaient partants eux aussi.

 

George W. Bush s’imaginait en 2009 transformé en pyramide de chaussures façon Handicap international. Jérôme Kerviel, enfoncé par Robert Madoff dans l’ascension du Tourmalet-diction puis ridiculisé dans le col de l’Aubisque-bisque-rage se voyait effacé du livre des records avant même d’y être entré puis ensuite oublié de toutes les mémoires, banni de l’histoire du cyclisme financier par la cruelle roue de l’infortune.

 

Le mollah Omar trouverait-il encore un mobylette en 2009 ? Michel Houellebecq qui ne pouvait déjà plus s’habiller à la CAMIF et BHL qui se demandait s’il ne devait pas se mettre au col en dentelle trouveraient-ils encore des lecteurs pour leurs jérémiades ? Chrysler trouverait-il un repreneur ? Le Général Motors prendrait-il du galon à l’Armée du salut ?

 

La gardienne des sceaux en disgrâce conserverait-elle son poste ? Une fois qu’elle serait sortie du gouvernement, quel journaliste du plus bas (ca)niveau s’intéresserait encore à son histoire d’Immaculée conception en robe de chez Dior ?

 

Maintenant qu’on offrait une prime à la casse, combien de lycéens descendraient dans la rue ? Ils se mettaient à pousser comme des champignons : à la Grecque ! A l’allure similaire où l’on supprimait les postes d’enseignants, ne valait-il pas mieux déjà, dès janvier, mettre les cahiers au feu et la maîtresse au milieu, étendre Paris-plage par-dessus les pavés pour que tout le monde soit sur le sable et faire travailler jusqu’à 90 ans, y compris le dimanche et les jours fériés, ceux qui avaient encore la « chance » d’avoir un boulot pénible ?

 

L’initiative « salvatrice » était venue de l’Université de Rennes 3, bien involontairement, du reste. Il y avait eu des fuites dans la presse à propos du projet Tornado. On avait même publié des photos de cette machine au nom d’aspirateur qui permettait de se déplacer dans le temps et le buzz avait circulé sur Internet : si on fabriquait en série un modèle gratuit qui remmènerait tout le monde au 1er janvier 2008 ?

 

Car 2008, au fond, c’était une année neutre ! Revivre une année de transition, ça évitait de s’enfoncer plus avant dans la crise et les déceptions à venir. C’était prolonger l’état de grâce de Barack Obama, c’était éviter de vieillir, appliquer cette consigne forcément nouvelle : « Aujourd’hui, la grande faucheuse est morte ! ».

 

Tout le monde était tombé d’accord et ce 31 décembre 2008 on attendait que le Président de l’Université de Rennes 3 vienne dire sur le petit écran ou le home cinéma s’il acceptait la mise à la disposition de tous de sa machine à retourner là où ce serait mieux : hier.

 

Finalement, une jeune femme à l’air timide était apparue sur les écrans. Elle avait une robe rose, des fleurs dans les cheveux et ceux-ci étaient relevés en macarons qui la faisaient plus ressembler à la Sheila de « L’école est finie » qu’à la princesse Leia de « La Guerre des étoiles ». Isaure Chassériau, car c’était elle, avait déclaré ceci :

 

- On ne peut pas ! On ne peut pas rester dans l’expectative. Ce n’est pas courageux, ce n’est pas généreux. Retourner un an en arrière, c’est certes intéressant car ça nous permet de rester en terrain connu voire archi-connu. Mais c’est priver les enfants nés cette année des joies leur enfance et des saveurs de leur vie à venir, c’est retirer aux malades tout espoir de guérison, enlever aux nations en guerre toute perspective de trouver un jour la paix, c’est condamner les imbéciles à ne jamais changer d’avis. Et surtout, par-dessus tout, si nous refusons de passer en 2009, NOUS NE CONNAÎTRONS PAS LA SUITE DU FEUILLETON DE POUPOUNE ! »

 

Comment avait-on pu faire l’impasse là-dessus ? L’histoire de ce monsieur qui fréquentait la maison close de madame Suzanne pendant que son épouse attendait un bébé, son pseudo-enlèvement qui tournait mal, John Mac Dermott qui enquêtait dans ce milieu enjuponné et canaille au rythme lent de la fusion de son glaçon dans le whisky, Fanfan, Lulu, Gégé…Ce serait effectivement trop concon qu’on ne connaisse pas la suite.

 

Ce dernier argument avait tapé juste. Tous les amateurs et mateuses de feuilletons s’étaient rappelé à temps leur addiction à la loi des séries. Rater « Pirates des Caraïbes 4 », « Shrek 15 » et « Marie-Antoinette 2 : la reine perd la tête » de Sofia Coppola, c’était tout simplement impensable. Tout était rentré aussitôt dans l’ordre.

 

***

 

- Il suffit qu’on leur raconte des histoires et les hommes se jettent en avant sans aucun problème ! La goule enfarinée et la fleur au fusil !

- Mais enfin, Isaure, tout à l’heure à la télé, tu as dit toi-même…

- Moi, si tu veux savoir, si tu veux bien aujourd’hui que je ne te raconte pas d’histoires, je revis en boucle au Musée quelques journées de l’an 1838. J’ai vingt ans éternellement et je pose pour mon oncle le peintre Eugène Amaury-Duval. Quel intérêt ça a cette stagnation dans le temps ? Mais à côté, à quoi rime ce Massacre des innocents ? Alors tu vois, Joe Krapov,  ça ne me coûte rien de dire tout et son contraire.

- Je ne sais pas si toi ou moi on comprendra quelque chose au bout du conte ou au bout du compte, mais je suis au moins d’accord avec ce que tu as déclaré tout à l’heure pour terminer : « Bonne et heureuse année 2009 à toutes et à tous ! ».

 

 

27 décembre 2008

Reveillon - Janeczka

La foule l'entoure. Elle se sent bien, comme dans une couverture ou un bon bain chaud.
Tous ces inconnus qui, l'espace d'un temps très court, ne forment qu'une masse de coeurs battants à l'unison, sont réunis pour une seule et même chose: l'arrivée du Nouvel-An.
Le compte à rebours défile sur l'écran; tout le monde, en choeur: dix, neuf, huit... plus que quelques secondes... quatre, trois, deux, un!!!

Mais en lieu et place de la liesse annuelle, rien. Les écrans se sont éteints, la foule s'est tue.
Elle se retrouve seule dans ce qui semble être une pièce noire. Un malaise l'envahit, contre-coup après l'excitation recente qui la pousse au bord de la nausée.

Elle se met a crier. Des cris sourds et aphones, puisqu'elle même ne les entend pas. Puis elle sent qu'on la secoue... elle entend une voix familière.

- Yanetchka! ça va? tu criais...
- Mmmm... Cauchemar... Pas grave... Beaux nénés, ma chérie...
- Hein?...

Mais déjà, l'intéressée était retournée dans les bras de Morphée.

27 décembre 2008

Dramatique interruption (Cartoonita)

Minuit moins une. Tout le monde s’apprête à « fêter » la nouvelle année. Le contremaître vient de terminer son bref discours. Tous les yeux sont rivés sur l’immense pendule accrochée au mur de l’entrée. Il commence le décompte : « 10, 9, 8, 7, 6, 5. » Et s’interrompt.. La pendule s’est arrêtée dans un grincement sinistre.

Minuit moins cinq. Tout le monde retient son souffle, les yeux braqués fixement sur la pendule arrêtée. Les corps décharnés tremblent. « Comment est-ce possible ? » aboie le chef au préposé au temps. Un sabre siffle dans les airs. Le préposé ne répond pas, sa tête n’est plus là pour répondre. Une porte qui s’ouvre. Un coup de pied du contremaître et roule la tête jusqu’à la gueule du tigre du Bengale qui s’en empare, son menu préféré, et retourne roder autour du bâtiment.

Minuit moins une âme. Tout le monde attend avec angoisse. Droits comme des « i », debout face aux machines. Un homme est désigné pour réparer la bête de métal. Et s’exécute précipitamment pour échapper à une nouvelle exécution sommaire.

Minuit moins que rien. Tout le monde reprend son souffle souffreteux : la pendule est réparée.  Les choses sont revenues à la normale. Le décompte peut reprendre : « 4, 3, 2, 1, 0. Bonne année ! »

27 décembre 2008

Normal (Walrus)

31 décembre 2008, il est vingt-quatre heures zéro minute zéo seconde, mais 2009 n'arrive pas !

Normal : pour compenser le ralentissement progressif de la rotation de la terre, "on" a décidé de rajouter une seconde à cette année.

Pas d'affolement, ce ne sera pas long...

bonne_annee

27 décembre 2008

L'heure walrus (Caro_Carito)

horloge


L’horloge sommeille dans la pénombre glacée. Cliquetis de métal dans la solitude des vieilles pierres. Les Parques glissent entre leurs doigts flutés les fils de nos vies, défaisant l’écheveau emmêlé de nos destins. Une ombre passe dans le square abandonné. Un courant glacé effleure le manteau de la cheminée. Telle une sentinelle muette aux abords d’une salle à manger vêtue de rires et de lumière.

Minuit au loin. Les Parques suspendent leurs gestes. Un rayon de lune se pose sur le mécanisme à peine vieilli par les siècles. La grande aiguille de métal recouvre la petite. Douze coups et une brèche béante. Quelques minutes glissées là par les facéties d’un calendrier. Chaque année voit se nicher quelques minutes dérobées jusqu’à ce 31 décembre ; là le décalage se fait fracture. Le grand Horloger suspend le ballet des secondes et lance les dés. Les ombres se font plus pressantes. Le silence enveloppe chaque geste. Le Maître va-t-il, au gré d’une face blanche de jeu de hasard, envoyer le monde ad patres ? Faille béante, invisible à nos yeux, dans laquelle notre monde peut, en un battement de cil, basculer.

debronze


La course du dé se fait plus hésitante, oscille encore quand une main s’en saisit. Les parques retournent à leurs métiers, les ombres se font à nouveau discrètes et quelques dieux toussent. Dans l’ombre, le grand Horloger sourit, il est inutile de forcer le destin. Ebrécher le temps, vanité des vanités...

Le rayon de lune s’estompe, la roue dentée reprend sa course. Il est minuit passé.

27 décembre 2008

rsylvie n’a toujours pas trouvé de chaussure à son pied !

et oui, il en est pour qui la vie est ainsi faite, futilités en tout genre. Notre héroïne de ce jour en est une. Une star, une étoile qui brille au firmament du bien paraître. En ce soir de bal de la saint sylvestre elle se doit sylvette de briller. Mais voilà comment illuminer une piste de danse, quand à 23h59 à défaut de s’appeler Cendrillon, on est encore pieds nus en bas du vaste escalier qui monte au salon.

Car bien sur, elle est dans la cave, pauvrette. En pleurs devant une étagère de chaussons, tous mieux rangés les uns à coté des autres, dans l’attente du noël prochain. Mais dans ce rayon si bien ordonné, pas de trace de soulier.

Dehors il ne fait pas bien chaud.

Normale pense-t-il, on est en plein hiver.

Il ressert maladroitement ce qui lui sert de manteau, et fait un double nœud avec l’écharpe qui lui protége le cou.. .. Une chance se dit-il, d’avoir croisé cette gentille dame qui allait déposer ce carton de vieux vêtements au secours catholique. C’est bien dommage qu’elle ai mis tant de chaussures et pas une paire de gants. Cela lui aurait été trés utile par ce temps. Mais il est heureux. Et rien ne pourra assombrir cette journée.Il sait, il le ressent au plus profond de son cœur. Aujourd’hui sera une belle journée.

Vous me direz qu’il est bien courageux d’avoir le sourire au cœur, lui que la vie n’a pas gâté. Mais c’est ainsi, il est joyeux. Et rien ne le fera pleurer. De toute façon, il n’a plus de larme. Les interminables soirées à l’Assistance Publique de Baunes lui ont tout pris. Plus de place pour l’angoisse des ombres géantes dans le dortoir, la peur des grands qui vous menacent avec leurs canifs, la crainte des pions qui vous dénoncent au directeur,,, c’est belle et bien fini. Ce soir à 24heures

soit minuit,

soit demain1er janvier

il sera majeur….

Et n’aura plus jamais besoin de se cacher de l’autorité.

Fini les petits boulots d’arpette sur les chantiers. Alors OUI , en regardant les aiguilles du clocher qui indiquent 23h59, il sourit. Et puis, la douce musique qu’il entend par de-là les grilles de ce grand jardin, lui ravit le cœur.


Les premières notes de musique retentissent à peine dans le salon, que déjà tous entonnent le célèbre « voulez vous danser grand mère »,,,, à l’intention de l’honorable octogénaire qui a réuni toute sa charmante famille autour d’elle. Toute non, il manque la petite nièce. Mais elle est si, si….

Non ce n’est pas comme cela qu’il faut dire.

Il manque la petite nièce. Celle que tous appelle la peste, la poison, la chipie, la , la…..

En fait, elle est tellement superficielle, que même sa conversation vous endort….

Voilà pourquoi personne ne semble avoir remarqué son absence.

Elle est en colère sylvie. Rien à se mettre et la fête qui bat son plein.
D’autant plus que son aventure ne semble soucier personne. Pas même la domestique.
Où est-elle réfléchit soudain sylvie, qui pense à une machination de la part de cette dernière.

Et voilà une coupable toute trouvée. Hier quand madame sa mère lui a demandé d’aller porter la caisse de vêtements non utilisés au secours catholique. Subrepticement elle a ajouté ses chaussures, pour se venger de toutes les méchancetés qu'elle lui dis  !

Il ne lui reste plus qu’à vite se rendre à la sacristie, récupérer les précieuses chaussures. A cette heure, il n’y a personne dans les rues. Ainsi on ne s’apercevra de rien, et elle pourra ensuite, illuminer le bal de sa présence.

A peine dehors, notre sylvie tellement pressée

 ne fait pas attention et se heurte à une silhouette.

« Din ding dong »

Bonne année mad’moiselle

Son sourire est si, si….

En fait je ne devrais pas dire comme cela.

Din ding dong

Oups ! pardon mam’selle.

Est-ce la violence de leur rencontre

Son sourire si lumineux, si….

Toujours est-il que depuis,

Sylvie n’a toujours pas de chaussure aux pieds

Mais dans son cœur il y a un sentiment nouveau

doux comme le bonheur
 
tout simplement
............................
qu'à vous tous, cette nouvelle année
soit douce comme le bonheur... rsylvie

fleur

27 décembre 2008

Passage encombré (Teb)

En cette année 2018, le gouvernement universel terrien a décidé, depuis quelques mois, (dans le but que ses réformes soient appliquées partout en même temps) d’abolir les fuseaux horaires.

Dans le même temps, il a fait construire une superbe horloge universelle, mécanique, pour qu’elle ne dépende d’aucune source d’énergie. L’image de cette horloge est diffusée partout dans le monde, sur des écrans numériques.

Située au beau milieu de nulle part, elle est gardée nuit et jour par une armée de gardes universels.

Chaque jour, à 10 heures pétantes, en grande cérémonie, le « gardien du temps » vient remonter le mécanisme.

Ce 31 décembre 2018, tout s’est passé comme prévu. Les coutumes n’ont pas changé… Même si elles se sont internationalisées… Un joli mélange de toutes les cultures…

18 heures… Chacun vaque à ses occupations pour préparer le réveillon…

20 heures… Les femmes se font belles.

21 heures… Un peu partout, la fête commence. Les terriens boivent, jouent, mangent, dansent en attendant la nouvelle année.

23 heures 55… les gens se rassemblent sous les écrans, pour ne pas rater le passage à la nouvelle année.

23 heures 56

23 heures 57

23 heures 58

23 heures 59

23 heures 59

23 heures 59

23 heures 59

23 heures 59

Sous les yeux de quelques milliards de terriens éberlués, la petite aiguille sursaute chaque minute… mais ne passe pas le 12…

Le monde entier s’est immobilisé… dans l’attente de la minute suivante, qui n’arrive pas !!!

Bon sang, mais… keskispasss ???

Un coup d’état ???

Une rébellion ???

Une attaque extraterrestre ???

Un dérèglement du champ magnétique terrestre ???

 

Dès la première minute, le « Gardien du Temps » s’est précipité au chevet de la « malade »…

Il a passé tous les mécanismes en revue…

Rien…

Quand, tout à coup, en regardant l’horloge arrêtée en 2018…

Mais… quel est cette chose pointue qui dépasse entre les aiguilles ???

Hissé jusqu’au centre de l’horloge, le « Gardien du Temps » découvre… une souris !!!

souris

Sa queue, coincée entre la petite et la grande aiguille, a arrêté le cours du temps !!!

Et voilà comment une chose aussi minuscule qu’une queue de souris peut empêcher le monde de tourner… pendant 5 mn…

horloge

27 décembre 2008

WONDERFUL TONIGHT (Joye)

- Chérie, viens, on va être en retard.
- Oh, quelle heure il est ?
- Ben, 23 h 30. Allez, ma douce, dépêche-toi un peu, hein ?
- Je ne pourrai pas y aller, faudra que tu y ailles sans moi !
- Quoi ? Mais qu'est-ce qui te prend ? Allez, viens !
- Non, j'peux pas.
- Mais pourquoi pas ?
- Passeque...
- Passeque pourquoi ?
- Passeque ma robe n'est pas assez belle. Personne ne va me dire que je suis jolie.
- Quoi ? Mais c'est ridicule, t'es ravissante ! Toute jeune, toute fraîche ! Non, mais d'où tu sors cela, que t'es pas belle ?
- Tu ne comprends pas, t'es un homme.
- T'as raison, je ne comprends pas ! Mais c'est quoi cette histoire ?
- Ben, tu sais bien que l'Année 2008 sera là avec toutes ses copines...
- Oui, et ?
- Oui, et, bon, elles sont toutes des vaches !
- Pardon ?
- Ben, des vaches, tu sais !
- Des vaches ? Oui, okay, admettons, que l'Année 2008 n'a pas été très sympa pour beaucoup de monde, mais bon, comme en 1929, ce sont des choses qui arrivent...
- Et puis, tu te rappelles 2007, oui ? Son mois de mai ? En France ?
- Ah, oui, c'est vrai, certains disent toujours que cela a foiré aux urnes, mais soyons raisonnables...
- Et 2006, hein ? Tu ne te souviens pas de ce que celle-là a fait à la planète Pluton ?
- Eum, chérie, Pluton n'est plus une planète.
- Exactement ! Et c'est la faute à qui ?
- Eum...
- Et 2005, hein ?  Katrina ? Et 2003, la navette spatiale qui a explosé ?  Et puis 2001...
- Écoute, ma belle, tu sais bien que tu n'es pas comme les autres ! Et je t'assure qu'en ce moment tu es la plus belle de tout jamais.
- Oh...tu crois ?
- Je ne crois pas, je le sais, mon amour !
- Et ma robe ?
- Magnifique !
- Vraiment ?
- Vraiment. Tout comme le chante Clapton « Oh, my darling, you look wonderful tonight! »
- Oui ?
- Bah oui ? Est-ce que je t'ai déjà une seule fois menti ? Hmm ?
- Bah, non.
- Alors, on y va, on va être en retard ! Hein ?
- D'accord. Merci mon chéri.
- Merci à toi, ma belle ! Allez, on y va.

27 décembre 2008

Une minute avant le Nouvel An (Martine27)

Le Maître du Temps est drôlement embêté.

Il voit bien qu'il y a un problème dans sa horloge à eau, il manque une goutte, une toute petite goutte.

Or cette toute petite goutte représente la minute avant le début de la nouvelle année.

Bon vous me direz une horloge à eau, ça fait un peu vieillot.

Certes, mais le Maître du Temps y est attaché. Ca fait des milliers d'années qu'il s'en sert et les inventions nouvelles comme les horloges atomiques et autres ne lui plaisent pas. Et puis, il faut le reconnaître elle a de l'allure cette horloge à eau.

Seulement voilà, il y a une toute petite brèche tout en haut et lorsque l'eau prévue pour l'année qui finit de s'écouler y a déversée, la petite goutte de la dernière minute en a profité pour prendre le large.

Et le voilà donc à une minute de la nouvelle année dans les premiers pays à changer d'année avec des gugusses qui restent coincés sur "plus qu'une minute, plus qu'une minute, plus…." Bref c'est agaçant.

Ailleurs, d'autres n'arrêtent pas de lever une jambe pour la poser hors du lit, ailleurs encore une bombe est sur le point d'éclater encore quelques instants à vivre pour les innocents de l'autre côté, ici un enfant cherche à naître tandis qu'un vieillard aspire au repos, là la voiture n'a pas encore embouti l'arbre, là les lèvres de la mère restent à quelques millimètres de la joue de son enfant. Bref le monde est bloqué à cause d'une toute petite goutte.

Où est-elle donc passée ?

Ah, la voilà qui zigzague tous azimuts cette petite friponne.

Au début de cette année elle a bien vu qu'elle pouvait passer une année à se promener, plutôt que de rester enfermée avec ses sœurs dans ce bidule bizarre, alors elle en a profité.

Elle s'est étirée, et plop elle s'est évadée du château du Temps.

Et depuis elle se balade dans le monde.

Elle en a vu des choses, des belles, des moches. Elle s'est amusée avec ses frères et sœurs de l'extérieur, pluie, neige, grêle. Elle s'est baignée avec ceux des rivières et des mers, même si parfois (enfin même souvent) ils n'étaient pas vraiment propres. Elle s'est attardée sur les fleurs avec ses cousines rosée. Elle s'est mêlée aux pleurs d'un enfant battu. Elle a glissé quelques instants sur les lèvres du soldat mourant pour le soulager. Elle a joué à créer des arcs-en-ciel. Bref, elle a profité des beautés et des horreurs du monde.

Maintenant, il est temps pour elle de rentrer à la maison. Elle sait que le Maître du Temps l'attend avec impatience pour que l'ancienne année s'achève et que la nouvelle commence. Elle est d'ailleurs un peu en retard, mais si peu. Une chose est sûre, pourvu que la petite brèche ne soit pas rebouchée pour qu'une petite minute de temps puisse être libre l'année prochaine de parcourir le monde à son tour.

Voilà le château du temps est là, elle se glisse dans la horloge à eau et dégringole jusqu'au fond, son rôle est rempli et elle emporte pleins de souvenirs à raconter là où elle va.

"Zéro, 2009 bravo"

"Allez au boulot il faut tout préparer pour ce soir"

"Déflagration… le sang gicle, la mort s'invite"

"Ouinnnnnn, bravo Madame voilà un beau petit garçon et attention voilà votre petite fille qui s'annonce"

"Adieu à tous, j'ai bien vécu"

"Bon sang quel choc ! Heureusement que j'étais attaché"

"Oui mon amour, un gros bisou, viens vite"

Bonne année à tous.

Clepsydre

27 décembre 2008

Techniciens renommés cherchent grenouille désespérément... (Tilleul)

Le temps s’est arrêté… Dans toutes les chaumières du nord au sud et de l’est à l’ouest, les chiffres des pendules et les aiguilles des montres se sont immobilisés sur 23h29. Les verres sont prêts, le champagne est frappé… tout le monde attend anxieusement que résonnent les douze coups de minuit. Il semblerait que la maitresse du temps, notre mère la grande horloge, soit tombée en panne… Pourtant, d’une très grande précision, dotée d’engrenages anciens certes, mais très performants, elle n’a jamais manqué cette célébration du passage à l’an neuf…

Voilà ce que des techniciens renommés ont découvert sur le sommet du monde… 

la_grande_horloge

27 décembre 2008

Minuit suspendu (Poupoune)

Comme tous les trente et un décembre depuis un petit paquet d’années déjà, j’étais vautrée sur mon canapé avec mes huit tranches de saumon fumé et mon pain de mie pour moi toute seule, me faisant un devoir de ne pas me coucher avant minuit pour une raison qui m’échappe encore… Je m’envoyais ma surdose de saumon en prêtant une oreille et un œil distraits à la télévision qui déversait son habituel flot de mélodies ringardes avant d’avoir été à la mode, quand on sonna à ma porte.

J’étais pas exactement en tenue de fête alors j’ai vite enfilé un jean avant d’aller voir qui c’était, et j’avais pas entrouvert  ma porte qu’une furie est entrée en trombe et a investi mon salon sans vraiment y être invitée…
- Bon, qu’est-ce que vous foutez ? qu’elle a fait, comme ça, en me regardant, pas bonjour, rien…
- Excusez-moi, mais si je peux me permettre, qu’est-ce que VOUS foutez ? j’ai fait, bien droite dans mon jean.
- Alors ça, si vous y voyez pas d’inconvénient, on verra plus tard. Y a plus urgent dans l’immédiat !
- Et je peux savoir…
- Oui ! Oui ! J’y viens ! Vous énervez pas… Je vous explique.

Et elle m’a expliqué. Une histoire à dormir debout… mais elle y mettait tellement de passion et de conviction que j’ai pas eu le cœur à l’interrompre… Soit disant que minuit n’arriverait pas et que la nouvelle année ne pourrait pas commencer tant que je n’aurais pas respecté une bonne résolution que j’avais prise un an plus tôt. J’étais toujours un peu agacée mais aussi de plus en plus amusée… Miss Foldingue en personne dans mon salon.

Quand elle a eu fini son baratin, elle s’est tue et m’a regardée. Je voyais pas bien quoi lui dire… On s’est regardé comme ça un moment, et puis elle a fini par me dire :
- Faudrait pas trop traîner quand même, ça risque de créer des désordres cosmiques.

Alors là je me suis marrée. Elle était bonne celle-là ! Elle a eu l’air un peu déçue et m’a demandé :
- Vous me croyez pas, c’est ça ?
- Bingo !
- Bien… Il était quelle heure quand je suis arrivée ?
- Euh… Pas loin de minuit. Pourquoi ?
- Parce que dans ce cas minuit devrait être passé, ça fait un petit moment qu’on papote, n’est-ce pas ?
- Euh… oui.
- Bien ! elle a fait avec un petit air triomphant. Alors dites-moi, c’est toujours aussi calme, ici, à minuit le 31 décembre ? Pas une clameur, pas un coup de klaxon, rien ? Et à la télé ils ne font plus tout un tas de tralalas à minuit ?

Elle avait raison… C’était flippant. A la télé, sur toutes chaînes, l’image était comme figée. J’ai ouvert la fenêtre et j’avais l’impression d’habiter une ville fantôme… Et c’est une impression qui n’existe absolument jamais, chez moi. Même le dimanche à l’aube. Jamais. J’hésitais encore à la croire, la brindezingue, mais elle offrait quand même une alternative moins flippante que la fin du monde…

Alors je lui ai demandé, incrédule :
- Mais c’est toutes les résolutions de tout le monde qui doivent être respectées ?

Là c’est elle qui s’est marrée :
- Si on devait s’occuper de toutes les mémères qu’ont promis de maigrir et de tous les fumeurs qu’ont juré d’arrêter, on serait encore à l’âge de pierre ! Non… On ne fait respecter que les résolutions importantes.

- Importantes ?
- Oui, importantes. Pour l’humanité, ou pour la planète, pour l’univers…
- Et moi j’ai pris une résolution importante comme ça ? Vous me faites marcher ?!
- J’ai malheureusement pas que ça à faire…
- Ah… Et c’est quoi cette résolution ?
- Ça ! Pas à moi de vous le dire… Moi je suis là pour vous secouer un peu, mais je peux rien faire de plus…
- OK… Je suppose que c’est pas mon histoire de régime ? Parce qu’en fait après le saumon j’étais bien décidée à…
- Non, non, évidemment !
- Ouais… Bien sûr. La cigarette non plus, donc ?
- Vous fumez ?
- Ah ouais. Non.
- Allez ! Faites un effort ! Vous en avez pris beaucoup des résolutions l’année dernière ?
- Ben je me souviens pas trop bien, en fait…
- Bon : on est entre nous, faites pas votre timide, allez-y, bon sang !
- Ben… j’avais aussi décidé de… euh… enfin… de m’inscrire sur un site de rencontres…
- Et vous l’avez pas fait ?
- Non.
- Pourquoi ?
- C’est ça, ma résolution importante pour…
- Non non, je suis curieuse, c’est tout. Bon, une autre !
- Euh…
- Allez !
- Ben…
- Oui ?
- J’avais dit que j’arrêterais d’écrire dans mon coin et que j’essaierais de… faire lire un peu mes… mes trucs.
- Et ?
- Rien.
- Rien ?
- Non, je l’ai pas fait.
- Et ben au boulot !

Elle disparut sur ces mots, me laissant perplexe et toujours bloquée au seuil de l’année nouvelle… J’hésitais entre appeler les urgences psychiatriques ou me mettre à mon ordinateur pour scribouiller un peu au cas où et je finis par opter pour cette seconde option… Je ne sais pas exactement à quel moment ça s’est produit mais la nouvelle année est finalement arrivée.

Ailleurs, devant un autre écran, un homme a lu cette nouvelle plume hésitante. Il l’a aimée. Il l’a louée. Elle lui a inspiré des poèmes et des textes de toute beauté qui donnèrent un souffle nouveau à la littérature, révolutionnant la poésie, l’art et l’amour.


27 décembre 2008

Papa Sun (Papistache)

— "Mercure ! Voilà Ta Mère Juchée Sur Un Nuage Pourri.
— Quoi ? Retire c’qu’tu viens d’dire sur ma mère ! Et d’abord, le nuage y peut pas êt’e pourri, parce que Pluton, grosse naze, e’fait pl’us l’poids. Pluton, c’est plus un’ planèt’. C’est  un vulgaire caillou. Oooh ! Pluton !"

Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.


— "Méchante ! Vivement Tu Meures ! Je Suis Une Nouvelle Planète.
— Oh ! L’aut'e’. Un' nouvelle planète ?  Un caillou perdu au fond d’l’espace. Va soigner ton acné, eh Pluton, t’as des furonc’s et tu pues du bec ! Dégag', t’es pas d’not’ mond' ! Minuss' !"

Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.


Eh, oui, frères humains, qui par nous vivez, les astres au cours immuable se chamaillent et se taquinent. Quatre milliards et demi d’années : L’univers est un gamin !

— "Minab'e Vieille Terre ! Mauvaise Joueuse, Sors Une Nouvelle Provocation !
— Oh ! L’aut’ ! On peut jamais rigoler ! E’s fout en rogne. C’est Neptune qui t’a passé ses gaz. Pète un coup, t’es toute pâle !"

Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.

Eh, oui, frères humains qui par nous viviez, les astres au cours immuable se chamaillent et se taquinent. Quatre milliards et demi d’années : l’univers est un gamin.


Pluton s’est fâchée. Elle a tiré la Terre par les couettes. Oh ! Trois fois rien, un quart de demi-seconde. Une si faible rupture dans la révolution. Seulement la Lune... la Lune, astre des poètes, jamais au courant, n’a pas senti l’hésitation dans la course de la Terre. La Lune a quitté son orbite. Désemparée, elle est allée percuter Mars qui, déjà passablement échauffée et rougeaude, (c’est une sanguine la Mars) a pété un câble. Jupiter, qui retenait ses gaz depuis trop longtemps s’est esclaffée et s’est atomisée en éjectant Saturne hors du système solaire. Trop légère la Saturne, trop coquette, avec ses bracelets scintillants. Zouuuuu ! Exit Saturne. Du coup, Uranus et Neptune,  planètes gazeuses s’il en est, décident de prendre  la place vacante. Quelques centaines de millions de kilomètres  plus près de papa Sun, c’est une occasion qui ne se renouvèlera pas avant quatre milliards et demi d’années peut-être. Seulement, emportées par leur élan (véloce, Janeczka ? je ne sais pas !) elles s’approchent trop près de papa Sun et  c’est l’embrassade. Ni la Terre, ni Vénus ni Mercure n’ont voulu demeurer en reste :

Bonne année papa Sun  !
Bonne année !
Tous nos vœux de bonheur !
Et la santé surtout !
La santé !


Les enfants, vous êtes gentils, mais, la ronde ? Qui va continuer la ronde ?

— "Oh ! Mais y’a Pluton, là-haut, qui boud' encor'. E’ va la continuer la rond', l’aut’, là-haut, avec ses furonc’s et sa peau crevassée. Eh ! Caillass' !"

Eh ! oui, frères humains, qui par nous avez vécu, Pluton poursuit sa rotation. Seulement, Pluton, sa rotation autour de papa Sun, c’est en  248 années 31 jours et 7 heures terrestres qu’elle l’effectue. Alors ... la nouvelle année, ben... c’est pas encore pour demain !

27 décembre 2008

Brave Mémé (MAP)

« Comment peut-on raccommoder
un trou dans … un emploi du temps ? » 

« C’est très simple ! » me dit Grand Mère
-qui ne s’étonne jamais de rien-
« Je l’ai fait grand nombre de fois.
Accorde-moi quelques secondes
je décroche la grande aiguille
de mon horloge à balancier.
Regarde comme elle est jolie :
 si fine, pointue, élancée …
et … continue à me parler
ainsi je pourrai me servir
du fil de la conversation
pour ravauder ce bel ouvrage. »
……….

Ainsi fut fait, mais sans penser
au seuil de la nouvelle année …
………….

Vite, vite, brave Mémé
il reste juste une minute !
L’aiguille doit être replacée
pour que, sans attendre, débute
un tout nouveau mois de JANVIER !

M_m_

 MAP

 

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Le défi du samedi
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